Juste avant l'hiver
a été publié en 2009 par les Éditions Grasset et en 2010 aux Éditions Le livre de poche
il a été récompensée par le Prix Charles Exbrayat, le Prix de la Fondation Charles Oulmont et le Prix de la Ville d’Ambronnay
Prague, 1969. Dans un café, Anna, la jeune serveuse slovaque officie et la patronne acariâtre et jalouse l’épie.Elle assiste en voyeuse à l’éclosion et au massacre d’un amour pur, qui lui rappelle une blessure de jeunesse.
À travers ce huis-clos et une poignée de personnages, c’est tout le cauchemar d’un régime politique qui nous est restitué, l’ambiance de pourriture, de méfiance, de trahison, de délation qui existait à cette époque, à la fin des années 1960, dans la capitale tchécoslovaque.
Anna irradie les lieux de la beauté de ses 20 ans. Tous les hommes sont plus ou moins amoureux, toutes les femmes plus ou moins jalouses. Arrive un jeune étudiant au regard envoûtant et c’est le coup de foudre …
« Et moi je sais, Anna, que je pourrais avoir toute la haine du monde en moi, je pourrais souffrir du manque d’amour à en crever qu’il y aura toujours, dans tous les cafés du monde et aussi sous mes yeux, sous mon toit – ce toit du café que je leur offre par procuration, moyennant finance, le temps d’une boisson qu’ils ne prennent même pas la peine de consommer tant ils sont absorbés par leur mutuelle contemplation, et parce qu’ils ne sont entrés là que pour mieux s’approcher, se toucher – des amoureux. »
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Revue de presse
Le Figaro Madame
Anna Kmetova, jeune serveuse slovaque, … employée dans un café de Prague … La patronne des lieux, qui fait également ici office de narratrice, … fascinée par sa gaieté et jalouse de sa grâce. … printemps 1969, la ville de Prague … encore en état de choc. … Heinrich, le pianiste d’ambiance d’origine autrichienne, … Tomas, le chef de salle qui avait la poisse. … Pavel, … étudiant qui venait de plus en plus régulièrement s’attabler…
… Lettre intérieure qu’une femme « effrayée de l’amour » écrit à une autre, Juste avant l’hiver est un lancinant requiem sur la jeunesse qui s’enfuit, les cahots de l’existence et ceux de l’Histoire.
Réforme
Dans l’année qui suit le printemps de Prague, une tenancière de café observe une de ses servantes, Anna, et … le premier amour de celle-ci avec Pavel, un étudiant dissident,…
Dans Juste avant l’hiver, Françoise Henry raconte ces amours d’Anna avec Pavel, transposées par une autre personne comme si justement disparaissaient le féminin et le masculin dans une virginité commune. Un romantisme de plus en plus noir vient assombrir cette aire de liberté du sexe dans les pays communistes. Disparition, torture, mort (supposée), fuite d’Anna, fausse couche quasi symbolique renvoient à la tenancière qui a cru déceler dans Anna le double d’une expérience passée qu’elle revit identique.
Françoise Henry est l’écrivain par excellence de la fluidité du style, de sa délicatesse … sa manière d’écrire, épurée, et la violence suggérée qu’elle traduit. Un écrivain, rare, qui immisce son roman dans nos consciences avec une élégante vigueur
La Croix
Prague, mars 1969. Dans son café situé en face du Théâtre national, Ivana contrôle le petit personnel : Thomas, … Heinrich, … et puis Anna, à peine 20 ans. … L’amour est le dernier refuge pour les espoirs d’une jeunesse désormais prisonnière du rideau de fer et, en ce printemps 1969, le destin jette Anna dans les bras d’un étudiant opposant du régime. …
Dans ce huis clos, Françoise Henry raconte tout le cauchemar de la Tchécoslovaquie de la fin des années 1960. Chaque soir, après le service, Anna retrouve son Pavel … cette histoire d’amour est sa seule raison de vivre. Elle finira mal, on le devine, mais Françoise Henry fait monter doucement le suspense autour de la jeune héroïne. …
… l’auteur emprunte la forme littéraire d’une lettre entre les deux protagonistes pour tracer le fil de son récit. Un exercice de style magnifiquement maîtrisé … le mystère monte de page en page. Dehors, les saisons passent. Les éclats du soleil percent à peine d’épais rideaux de velours. « C’est pour ça que j’aime ce café. … il garde sa lumière glauque » se complaît Ivana. …
… Ce septième roman de Françoise Henry confirme un énorme talent pour conter le destin de petites gens emportées par les drames de l’Histoire ou la fragilité des sentiments.
Le Figaro Littéraire
Un café praguois en 1969. … Pavel est étudiant et son petit manège n’échappe pas a la tenancière, qui assiste … au coup de foudre entre sa serveuse et son client. Françoise Henry a choisi la voie du monologue, celui de la patronne qui s’adresse à son employée, pour évoquer la fulgurance d’une histoire d’amour sous la dictature. Pavel et Anna auront quelques mois pour s’aimer passionnément avant que la police n’arrête le jeune résistant. Entre-temps, le lecteur, impuissant, aura assisté à la chronique d’un premier amour sacrifié. …
Le Monde des Livres
… Sans doute est-ce son expérience de comédienne et d’auteur de pièces radiophoniques qui a donné à la romancière un sens aussi juste du rythme de la phrase, une approche aussi nuancée des intonations. … un long monologue, une « lettre intérieure » qu’adresse, vingt ans après, Ivana à Anna, une des serveuses sur qui, en 1969, elle exerçait une autorité glaciale, dans un café de Prague.
… de façon imprévisible, la romancière mêle noirceur et vitalité sensorielle :… la lumière glauque, la jupe jaune d’Anna … dans une vitrine, la douceur « charnelle », veloutée, d’une corbeille d’abricots …
… tour de force du retournement final, qui fait apparaître Anna, en miroir, comme un « double aimé et maudit » …
Le Télégramme
En novembre 1989, à Prague, Ivana (60 ans), patronne d’un café où ele surveille tout, se remémore la rencontre, vingt ans plus tôt, entre Anna (20 ans), une de ses serveuses, et un jeune homme, Pavel. …Des personnages ténébreux et malheureux, … Françoise Henry, …, a écrit un roman cruel et puissant.
Le Nouvel Observateur
Le Printemps de Prague est mort. … La Tchécoslovaquie entre dans l’hiver. …
Dans le café de Prague que dirige Ivana d’une main de fer et d’un œil de Moscou, il n’y a plus de pain et plus de touristes. … L’acariâtre vigie, qui gouverne son café à la manière d’un échiquier, observe, impuissante, plus haineuse encore d’être impuissante, la naissance d’un amour fou : elle regarde partir Anna et Pavel à la nuit tombée comme deux criminels. …
…. Restent les mots, dont Françoise Henry connaît à la fois la violence et la fragilité, pour sauver de l’oubli les amants que l’Histoire a broyés.
La Provence
Prague, 1969. Les chars soviétiques viennent de tuer le rêve de tout un peuple …
un grand café … Il n’y a plus que les Praguois pour le fréquenter. On n’y sert pas de pain. Il n’y a plus de pain … La femme qui règne … sur ce café sans âme … incarnation de la haine, de la jalousie et de la suspicion. Elle dit : « Je change la place des pions sur l’échiquier » … elle surveille le chef de salle, le pianiste d’ambiance, les clients et surtout la serveuse, Anna, trop jolie, trop gaie et trop slovaque selon elle pour être honnête …
… la passion d’Anna et de Pavel réveille chez elle le regret d’un amour de jeunesse qu’elle n’a pas su vivre. … C’est peu dire son contentement lorsque Pavel disparaitra…
Juste avant l’hiver est la lettre que, en 1989, après la chute …, Ivana adresse trop tard à Anna. … Elle aimerait lui demander pardon.
… on est … ému par la violence d’un destin brisé et par son inéluctabilité. … personne ne pourra plus aider Ivana, qui reste seule avec ses regrets et sa détestation de soi. Les lecteurs ne la plaindront pas. Mais ils se souviendront de la jolie Anna, qui avait la grâce.
Le Progrès
Le vingtième prix Charles-Exbrayat a été décerné jeudi à 19 heures au Musée d’Art et d’Industrie à Françoise Henry pour son roman Juste avant l’hiver …
Les 272 lecteurs … lui ont accordé 112 suffrages. …
« Je ne peux qu’approuver le choix des lecteurs. … expliquait Jean-Pierre Duhamel, président de Souvenir Exbrayat.
Et aussi
Page des Libraires du 1er/03/09
Centre France du 12/03/09
Presse Normandie du 28/03/09
L‘Echo Républicain du 19/04/09
Le Magazine Littéraire du 1er/05/09
L’Est Républicain du 03/06/09