La lampe

a été publié en 2003 par les Éditions Gallimard – collection blanche ; il est paru également en 2004 aux Éditions À vue d’œil

 

Un hiver sous l’Occupation, en province.

Dans une impasse donnant sur des jardins, vit une couturière que tout le monde appelle Cousine Bobine. Frêle, le dos voûté, absolument seule au monde. Les femmes du quar­tier viennent chez elle, s’attardent pour bavarder, lui apportent des pièces de tissu retrouvées, pour qu’elle en fasse une jupe, un corsage, une robe.

En face, dans l’impasse, il y a un marchand et réparateur de vélos, qui fait de la résis­tance. Et des maquisards s’aventurent parfois, la nuit.

La couturière n’aime pas le noir et laisse le plus souvent une faible lampe allumée, malgré le black-out. Elle coud, ravaude, transforme, avec pour seule compagnie un papillon. Les Allemands rôdent. On apprendra à la fin qu’ils tolèrent la lumière allumée chez la couturière parce qu’ils pensent que cela peut attirer les maquisards dans un piège.

Ce récit est une méditation sur la solitude. Beaucoup de petits détails sur les travaux de la couturière ajoutent au charme, créent la poésie : une robe de mariée est transformée en robe de première communion ; un tailleur rétrécit sous la pluie et devient ridicule ; une fiancée n’utilisera pas sa robe, car le fiancé vient d’être arrêté …

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Et vous pouvez entendre ici un extrait lu par Françoise

Revue de presse

Le Progrès

Un cinquième roman pour Françoise Henry
Yvette Granger
9 février 2003

L’héroïne s’appelle Cousine Bobine. Elle est modeste couturière dans un petit village. Son atelier appartement est situé au troisième étage d’un immeuble abandonné. « Le personnage a existé dans le village de ma mère ».

… ce roman rédigé comme une broderie, à petits points légers. Cousine Bobine est une femme aussi discrète que généreuse. … Son compagnon de voyage est un papillon de nuit qui vient l’effleurer lorsqu’elle allume sa lampe … elle attire, sans le vouloir, un résistant. … À lui seul, elle dévoile son vrai prénom et ce faisant se sent femme.

Françoise Henry aime les atmosphères de solitude. Cousine Bobine est certes solitaire mais son amour des autres est si grand qu’on l’aimerait de notre famille.

Flair L’hebdo

La Lampe
Pascale Aubarbier
17 février 2003

… sous l’Occupation allemande, Cousine Bobine, la couturière, vit seule. Dans le froid glacial de son petit logement, elle coud, ravaude, transforme, avec pour seule compagnie un papillon … Parce que l’angoisse l’étreint la nuit, elle continue à travailler, la lampe allumée, bravant le couvre-feu. Les Allemands la laissent faire, pensant prendre ainsi au piège les maquisards.

… avec sa finesse coutumière, Françoise Henry décrit les affres de la solitude, à peine éclairée par la beauté des tissus que travaille Cousine Bobine. C’est poétique et très beau.

Le Figaro Madame

La lampe
Alexandre Fillon
22 février 2003

… En échange de bois, d’une motte de beurre, d’une livre de sucre, d’un kilo de pommes ou de pâtes fraîches, la minutieuse couturière dessine le plus joli des corsages pour les dames de la région, … hiver glacé, en pleine guerre, …Au mépris du black-out, la frondeuse Cousine Bobine allume à la tombée de la nuit une lampe … Sa petite lampe trompant le noir imposé lui accordant une vie plus belle que celle du jour. … La solitaire aime s’offrir en douce une existence nocturne, une manière de deuxième journée, elle nomme cela sa « journée secrète »….

Portée par une écriture poétique et minutieuse, Françoise Henry a ciselé un vrai petit bijou, un court texte subtil et profond.

La Montagne

Lorsque les romanciers ont du talent
Robert Guinot
11 mars 2003

L’Occupation vécue par une couturière de village…

…Ce bref roman est prenant, servi par une écriture de qualité tout en étant simple. Le lecteur est plongé dans une sorte de huis clos, tenu en haleine par une tension dramatique subtile.

… sous l’Occupation, dans une bourgade anonyme. L’héroïne est une femme. On la suppose d’abord âgee. Elle n’a pourtant que 37 ans. . Sa fenêtre est la seule à être. éclairée dans le bourg. Les Allemands tolèrent la situation …

La couturière partage ses journées avec un papillon de nuit. … travaille inlassablement … Elle a de l’or dans les doigts et mue la mort en vie.

Françoise Henry insuffle de la violence dans l’air. … La lampe offre ses deux visages, un clair, un sombre. Et puis un jour, le papillon meurt. La guerre continue. Françoise Henry signe un roman personnel de toute beauté

Le Républicain Lorrain

Destins de femmes
R.B.
30 mars2003

Au quatrième étage d’un immeuble situé dans une impasse donnant sur des jardins, vit, seule, absolument seule, celle que tout le monde appelle Cousine Bobine. … coudre pour les autres, … Son seul bonheur, c’est lorsque, de temps a autre, lui arrive un beau tissu. Alors elle se prend à rêver… « Avancer dans la vie comme ça, point par point. Et toujours tout recommencer, comme si on décousait tout, même la vie ». Un beau soir, un grand papillon de nuit la rejoint … Fugitif bonheur. … À cause de la faible lampe qu’elle laisse allumée malgré l’interdiction, un soir, un résistant poursuivi viendra s’abriter chez elle. …

La Lampe est une méditation sur un destin de femme, sur l’incommunicabilité et la solitude. Vertige !

La Croix

La lampe
Nathalie Lacube
3 avril 2003

Sous une lampe à la lumière vacillante, une femme encore jeune, presque belle, coud inlassablement. … « Cousine Bobine » vit par procuration à travers les tissus qu’elle transforme. … La présence des soldats allemands oppresse la couturière, qui, en un acte de résistance aussi inutile que modeste, cesse d’éteindre sa lampe pendant le couvre-feu… Elle le paiera au prix fort.

Françoise Henry excelle à décrire les femmes ordinaires. Avec La lampe, elle parvient à rendre la solitude aussi douloureuse et fragile que le vol d’un papillon de nuit, entré par effraction chez la couturière, dont il deviendra l’éphémère compagnon.

Côté Femmes

Une lumière dans la guerre
16 avril 2003

Cousine Bobine … n’a pour compagnie que sa lampe, …

Ce beau récit, écrit délicatement à petits points, est une méditation sur la solitude… Du véritable cousu main tendre et poétique.

La Gazette de Saint-Étienne

La Chronique de Jacques Plaine
Jacques Plaine
2 mai 2003

Pour les voisines qui lui apportent du travail, pour les enfants du quartier, elle est Cousine Bobine. Un surnom un peu dérisoire, mais quelqu’un l’a-t-il jamais appelée par son vrai nom? Seule au monde, sans famille, sans amant, Cousine Bobine est jeune encore, sûrement belle pour qui saurait la regarder. …

… À force de les entendre, Cousine Bobine peut mettre un nom sur tous les pas qui résonnent sur le gravier de l’impasse : ceux du marchand et réparateur de vélos qui fait de la Résistance, ceux de l’homme à la bicyclette qui en cachette lui apporte quelques douceurs, ceux des soldats allemands … Ils ignorent sa lampe, les soldats allemands, sa petite lampe qui brave le black out et l’accompagne en de longues soirées qui s’étirent jusqu’à l’aube. … Un jour, sa pâle clarté lui offre un ami silencieux, «un petit fragment de nuit», un phalène, dira Emilie qui s’y connaît en papillons. … Elle lui parle. Un soir il se pose sur sa main. Caresse, frissons, complicité.

… et si son compagnon n’était que prélude à une autre rencontre, … Un homme tout simplement. … Naissance de Marguerite ou parenthèse dans le destin tout de gris vêtu de Cousine Bobine ?

Le roman de Françoise Henry est une méditation pathétique sur la solitude, sur la détresse qui s’empare des êtres lorsqu’ils n’ont avec les vivants que de très lointains ports d’attache. Dans un style dont la simplicité fait la grandeur, Françoise Henry donne aux mots une épaisseur tragique, et de quelques feuillets fait une cathédrale.

L’Alsace

La fourmi des tissus
J.L.
22 août 2003

Marguerite est couturière, et d’un bout de tissu, elle fait … une merveille d’astuce et d’invention… … « Tante bobine» ne vit que pour redonner vie aux chiffons, …

Et puis sa vie semble basculer: un papillon noir entre chez elle … devient son compagnon, … Un jeu de séduction, de fébrilité s’installe. … des bruits de pas et d’armes dans les rues. Sans se laisser distraire, la couturière continue son œuvre de fourmi.

… L’émotion nous submerge dans le portrait poétique et vrai que fait Françoise Henry d’une femme humble et délaissée. La lampe est une pure merveille, de quoi nous rendre heureux pour des semaines.

Et aussi

Encres vagabondes de 2003

Le Progrès du 17/02/2003

La Presse de La Manche du 30/03/2003

Libération du 10/04/2003

Lecture Jeune du 1er/06/2003

Le Journal de la Saône-et-Loire du 15/08/2003

La Provence du 21/09/2003

Le Progrès du 10/05/2005