Loin du soleil
a été publié en 2021 par les Éditions du Rocher et en 2023 aux Éditions Litos Poche des Éditions du Rocher il a été finaliste du Prix Eugène Dabit
« Bien sûr je ne suis qu’une voisine : Greta. Mais j’ai tout vu, j’ai vécu l’histoire dès sa naissance si l’on peut dire. J’aurais aussi bien pu être un chat, ou un oiseau, partageant la vie de ce hameau. À cet instant, je serais plutôt une chouette-effraie, qui sait tourner la tête à cent quatre-vingts degrés. Sans bouger de sa branche elle épie tout, de ses grands yeux fixes.
Postée derrière sa haie, ou à travers la porte vitrée de la cuisine, Greta, qu’une maladie condamne à fuir le soleil, regarde grandir Loïc dans la campagne profonde, quelque part en France. Dans ce territoire abandonné, planent les ombres du passé et la violence du présent, le destin de Loïc, très tôt frappé par le malheur, semble inexorable.
Loïc a perdu sa mère à l’âge de six ans. Adolescent, il disparait de la ferme parentale, peu ou mal aimé par la famille recomposée. Mais quelques années plus tard, il réapparaît. Pour habiter le même paysage, hanter les lieux de son enfance. Que cherche-t-il ? Qu’espère-t-il, auprès d’un père à la dérive ? On se pose des questions, on l’observe. On juge et on condamne aussi, parfois, si vite. Surtout quand on ne comprend pas ce qui se passe…
« On retrouve dans ce nouveau roman la tonalité si singulière de Françoise Henry, toute en sobriété et en délicatesse, et l’attention aiguë qu’elle porte aux êtres les plus démunis, ces simples dont nul n’a le souci » (Sylvie Germain).
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Revue de presse
Libération
Ce qui fait battre son cœur d’inquiétude (à Greta), c’est le sort du « petit Loïc », dont elle raconte l’histoire sur trente ans, remontant en arrière, comme si une issue fatale nécessitait ce rembobinage …
De la brume, de la boue qui colle aux godillots, des paroles empêchées, les dérèglements de l’alcool … l’atmosphère façon « assommoir en rase campagne » devrait faire fuir. Mais Françoise Henry réussit au contraire, dans les halos lumineux de la nuit, à resserrer le champ sur les sentiments non dits, à rendre complexes et attachants ces personnages martyrisés par le destin et les inégalités sociales.
Famille Chrétienne
Greta, qu’une maladie condamne à fuir le soleil, regarde grandir son petit voisin Loïc, dans la campagne profonde …
… saura-t-elle infléchir le destin de ce « mal-parti » ? Avec pudeur et délicatesse, sans manichéisme, Françoise Henry se penche à nouveau sur les maudits d’un prolétariat oublié,… sur tous ces effacés de la terre, « ces simples dont nul n’a le souci » (Sylvie Germain). Bouleversant.
Le Monde
Greta souffre d’une drôle de maladie. Sa peau ne supporte pas le soleil. … Elle est la narratrice discrète, douloureusement inquiète, du nouveau roman de Françoise Henry. Ce qui la soucie depuis toujours, c’est Loïc, le fils de la ferme voisine, qu’elle a vu naître et qui a maintenant une trentaine d’années. … l’histoire est âpre, déchirante … , mais Françoise Henry l’aborde avec tant d’attention … elle possède ce bouleversant talent d’écrire juste à fleur de chagrin.
L’Essor
Drôle d’oiseau cette Greta atteinte d’une maladie orpheline: une allergie au soleil …
Pendant trente ans, attentive mais spectatrice s’interdisant d’intervenir, elle va assister à la descente aux enfers d’Augustin et de Loic … Augustin fou amoureux de Nadine l’avait mariée et installée au hameau. Lui, le plombier zingueur si rustre et si peu instruit, elle, la poupée Barbie si fine et si délicate. Loic était né sans bruit …
Tout bascule soudain quand Nadine succombe à une rupture d’anévrisme …
… plus tard, Greta passe la haie et regarde par la fenêtre. La table d’Augustin est mise. Avec deux couverts. Oui avec deux couverts. Et si Loic était là ? Va savoir.
Mare Nostrum
Depuis Le Rêve de Martin, … on sait l’attention que porte Françoise Henry, … aux personnes vulnérables et aux petites choses de la vie.
Aux “Gens de peu” comme les désignait Pierre Sansot en 2011, elle accorde : “une attention affectueuse, une volonté de bienveillance”, sans se départir d’un puissant réalisme.
… Françoise Henry a choisi le récit à la deuxième personne du singulier, mode d’expression peu usité mais si vivant et inégalable pour impliquer le lecteur dans l’action.
Loin du soleil s’inscrit dans la lignée des beaux romans sociaux qui marquent la littérature française depuis le XIXe siècle jusqu’à l’époque contemporaine. … l’auteure dans un style précis et sobre, lève ce voile trop opaque jeté sur ces oubliés de la vie …
La Libre Belgique
Françoise Henry … ne redoute pas de puiser à des ingrédients que n’aurait pas reniés Zola, elle y va avec une réserve, un goût pour l’ellipse et une tendresse qui évitent la caricature …
Bien choisi, le titre donne le ton : Loin du soleil … La conclusion du livre ouvre une porte… Peut-on infléchir le cours du malheur ? Par touches discrètes mais précises, mêlant les temps, se retenant d’appuyer, Françoise Henry force les indifférences de chacun en accordant son attention à ces êtres démunis que nous ne voyons pas, dont nous ne savons rien. Et qui dérivent à nos côtés.
Blog des Arts
La vie de ceux qui n’arrivent pas à mettre des mots sur leurs sentiments. Quelque part en France, dans une campagne retirée, le petit Loic est très tôt frappé par le malheur. … C’est Greta la voisine de la maison d’en face qui évoque sa vie jusqu’à ses trente ans. Souffrant d’une maladie qui la condamne à fuir le soleil, elle l’a regardé grandir … Sera-t-elle capable de lui apporter son aide ?
L’Obs
On n’a jamais oublié la détresse et la douleur du petit Martin … Loïc, le jeune homme désorienté et maltraité de Loin du soleil, son nouveau roman, est de la même famille que Martin. Celle des invisibles, des oubliés. …
… Greta, c’est un peu Françoise Henry, une petite sœur des pauvres, une femme généreuse et attentive, qui voudrait apaiser le malheur, estomper la misère et contrarier, en douceur, les destins fracassés. … Avec elle, même loin du soleil, il y a toujours un peu de lumière et les plus démunis ne le sont jamais tout à fait. C’est dire combien cette écrivaine est à l’abri des modes et pourquoi on a besoin d’elle.
Blog baz-art.org
Un petit hameau, près d’un petit village, Greta la voisine nous raconte … souvent chez les « mal partis » le destin s’acharne. … Une belle et tendre douceur empathique enveloppe le roman de Françoise Henry. « Vous vivez ensemble tous les deux, vous faites votre cuisine, entretenez votre jardin, vous devenez un drôle de couple un peu cabossé par la vie: pour l’instant on n’y voit que du feu. On croit que tu vas sauver ton père de la dégringolade. » …
… entre Edouard Louis et Marie-Hélène Lafon, l’écrivaine trouve les mots justes pour nous faire ressentir les frustrations, les hontes et les craintes des gens de peu.
L’histoire d’un abandon et d’un espoir dans un petit coin de France, un très beau roman débordant d’humanité
Psychologies
À Loïc qui perd sa mère brusquement, on dit : « Elle est partie au ciel. » Alors le garçonnet de 5 ans court après les avions. …
D’une écriture éblouissante de simplicité et de beauté sans pathos, Françoise Henry raconte la vie de ceux dont on ne parle pas. Impossible de ne pas être bouleversé par ce drôle de couplé cabossé par la vie, qui va apprendre à se connaître et à s’aimer.
Service Littéraire
« Vous voulez bien me serrer dans vos bras, Madame,s’il vous plaît? » Celui qui demande ça a 7 ans.
Il s’appelle Loïc. Il a un gros besoin d’amour et de foyer. Et surtout d’une maman. Hélas, selon son père, la sienne est partie au ciel, dans un avion. … On suit le garçon sur trente ans. … On pense à l’Assommoir, version rurale.
… il s’agit d’un texte en apesanteur, d’une sensibilité et d’une humilité parfaite … à la manière d’Henri Calet. Écrivain discret, femme généreuse, Françoise Henry … sait trouver le ton poétique et sobre à la fois. … Un livre tout en finesse dont on se souvient, le cœur arraché.